Le Travail disloqué. Organisations liquides et pénibilités mentales de Guillaume Tiffon analyse les effets du management par projet sur le vécu du travail en observant une montée des pénibilités et des troubles de santé. L’auteur développe son analyse à partir d’une enquête réalisée dans le département de recherche et développement d’un grand groupe énergétique issu du secteur public. Le basculement dans une organisation par projet coïncide avec la libéralisation du marché énergétique et le changement de statut en société anonyme à capitaux publics qui seront ultérieurement introduits en Bourse.
Le devenir liquide des organisations
Pour l’auteur, les groupes projets et l’organisation matricielle représentent le modèle idéal-typique d’une « organisation liquide ». Les groupes se forment au gré des projets qui répondent aux appels du marché. Dans le cas présent, ce marché est d’abord de nature interne puisque les clients appartiennent à des directions opérationnelles de l’entreprise. L’objectif premier de ce mode opératoire, comme le dit très justement l’auteur, est d’imposer une autre manière de travailler (p. 16).